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Le Journal de Griffin

12 février 2013

Résultats !

invisible 5

Voilà à quoi je ressemble.

Et voilà ce que les spécialistes me disent :
« Etes-vous allergique à la Pénicilline ? »
- Je leurs réponds : « Pas à ma connaissance. »
« Au Xymax, à la Poliéramine et au Miasmea ? »
- « C’est quoi ? »
« On ne vous a pas diagnostiqué d’allergies à ces produits ? »
- « Non. »
« Au latex ? »
- « Non. »
« Avez-vous été en contact avec une personne infectée par l’encéphalopathie spongiforme bovine avant 1996 ? »

J'en ai assez, soignez-moi !

Résultats des dernières radios :
« Lésion multi-loculaire évoquant une possible dégénérescence liquidienne du collagène des tissus para-articulaires et para-tendineux. Pas de prise de contraste de nature suspecte. »

J'en parle autour de moi, personne ne réagit.
Vous qui me lisez, écrivez-moi !

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11 février 2013

Je viens d'aller voir le radiologue...

Un médecin, dont je préfère ne pas dire le nom ici, m’a envoyé passer une radio dans un hôpital.

Que je vous raconte, en détails, peut-être allez-vous croire à ce qui m'arrive...

Salle d’attente sans fenêtres et des chaises en plastique arrimées à une barre de fer. Dans un coin, des exemplaires d’Auto Moto et de Elle datant de 1996 sont étalés sur une table basse. Quinze patients, peut-être plus, attendent comme moi, concentrés. Une heure après, le petit groupe a dégorgé de moitié. Les derniers commencent à défaillir. Certains entament une conversation badine avec leur voisin, d’autres regardent leurs pieds, le cerveau en vacances. Une femme crochète une écharpe, une autre s’est endormie. Un homme remplit frénétiquement des mots croisés. Au bout de deux heures d’attente, tous commencent à sentir sous les bras. On s’indigne, on râle, on prend son voisin à témoin. Mais c’est un pétard mouillé, la rumeur retombe quand le médecin égrène un nom. L’espoir d’être le suivant annihile toute velléité de rébellion. Soudain, un homme craque et saisit un numéro d’Auto Moto.

On m’appelle enfin et j’emboîte le pas d’un radiologue. Anémié, presque autant que moi. Il épelle mon nom d’un ton moqueur.
Devant ma peau COUVERT DE TACHES TRANSPARENTES (!!!) ses yeux brillent.

« Waouh, je n’ai jamais vu ça. »
Il a l’air heureux. Ce cas le change des entorses et des lumbagos.
« Vous faites quoi dans la vie ? »
« Je cherche du travail. »
Il continue ses manipulations et prend le temps de faire de l’humour après une journée de travail très longue.
« Vous vous tournez les pouces. C’est pour ça que votre main est fatiguée.»
Je me sens obligé de rire et je lui dis « oui ». Puis je laisse le reste de la conversation se tarir d’elle-même.

La radio ne dévoile rien d’intéressant.
« Ce n’est pas grave. Un peu de fatigue, peut-être. Tout est en place. »
Je fais quoi maintenant ? Rien. Revenir si ça s’aggrave. Consulter un psychiatre, peut-être, vu ma situation.
« Ca ne peut pas vous faire de mal ».

Il me congédie d’une poignée de main distraite.

Avez-vous les mêmes symptômes que moi ?!
Suis-je seul au monde dans ce cas ?!

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